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Article: Vézanne, un reportage France 3 - Les Nouveaux Jours Productions

Vézanne, un reportage France 3 - Les Nouveaux Jours Productions

La Faïence ancienne devient Bijou.

Un reportage France 3

 

"Clélia incarne parfaitement l'esprit de Malicorne. Ses créations uniques sont un témoignage vivant de l'histoire de la faïence, transformée en bijoux contemporains. • ©Les Nouveaux Jours Productions.

 

Le village de Malicorne-sur-Sarthe est depuis des siècles le berceau d'un art délicat et raffiné : la faïence. C'est ici, dans ce décor de carte postale, qu'une artiste au talent unique a choisi de poser ses valises et son cœur. Son nom ? Clélia. Son art ? Après avoir été faïencière à Malicorne pendant plusieurs années, maintenant Clélia réinvente la faïence pour lui donner une nouvelle vie, plus belle et plus brillante que jamais.

 

L'alchimiste moderne de la faïence

Imaginez un instant : une magnifique demeure, autrefois habitée par des maîtres faïenciers, aujourd'hui atelier bouillonnant de créativité. C'est ici que Clélia Chotard opère sa magie, transformant d'anciennes assiettes en bijoux uniques d'une délicatesse à couper le souffle.

Clélia Chotard, créatrice de bijoux en faïence

Clélia Chotard, créatrice de bijoux en faïence • © Les Nouveaux Jours Productions.

Son processus créatif est un mélange fascinant de respect pour la tradition et d'innovation audacieuse.


"Les assiettes et leurs brisures sont ma palette de couleurs."

Clélia, créatrice et artisan de bijoux en faïence.

"J'ai besoin de vivre avec elles, de les sentir autour de moi avant de pouvoir créer."

 

Un art en vingt étapes

Le processus de Clélia est bien plus qu'une simple transformation d'assiette en bijou. C'est une véritable métamorphose qui ne nécessite pas moins de vingt étapes minutieuses. Du choix initial de l'assiette à la finition plaquée or, chaque phase est exécutée avec un soin extrême. Armée de son crayon, elle isole les motifs qui l'inspirent, La technique de découpe, en particulier, reste le secret le mieux gardé de Clélia.

Grâce à une technique secrète qu'elle a mise des mois à perfectionner, Clélia découpe la faïence avec une précision chirurgicale.

Grâce à une technique secrète qu'elle a mise des mois à perfectionner, Clélia découpe la faïence avec une précision chirurgicale. • © Les Nouveaux Jours Productions.

 

"La découpe, c'est un petit trésor. Entre le moment où j'ai eu cette idée et celui où j'ai pu réellement la concrétiser, il a fallu passer par beaucoup d'essais... et casser beaucoup d'assiettes ! " 

Clélia, créatrice et artisan de bijoux en faïence.

 

Le résultat de ce travail acharné ? Des bijoux haut de gamme (boucles d'oreilles, colliers, bracelets, broches), entièrement faits main, qui allient la noblesse de la faïence ancienne à un design résolument contemporain.

 

Des histoires dans l'histoire

 

Chaque création de Clélia raconte une histoire. Parfois, c'est l'histoire d'une famille, comme une cliente qui lui a confié une assiette pour en faire un pendentif destiné à célébrer les 60 ans de sa sœur.

Crédit photo : Stevan Lira

D'autres fois, ce sont les assiettes elles-mêmes qui parlent, comme ces "assiettes parlantes" ou "assiettes rébus" du 19ᵉ siècle que Clélia transforme en broches uniques.


"J'adore ces assiettes, ça me rappelle des souvenirs d'enfance."

 

Une révélation au bord de l'eau

Mais l'histoire la plus fascinante est peut-être celle de Clélia elle-même. Tout a commencé dans son jardin, au bord du ruisseau La Vézanne. Sachant que les anciens céramistes jetaient souvent leurs rebuts dans ce cours d'eau, Clélia et sa famille ont décidé un jour de jouer les archéologues amateurs.

C'est dans la boue du ruisseau Vézanne, que Clélia a fait une découverte qui allait changer sa vie : un morceau d'un vieil ampouillé créé par Léon Couplard, un célèbre faïencier de Malicorne.

C'est au fond du ruisseau, la Vézanne, que Clélia a fait une découverte qui allait changer sa vie : un morceau d'un vieil encrier créé par Léon Pouplard, un célèbre faïencier de Malicorne. • © Les Nouveaux Jours Productions.

"On savait qu'autrefois, les céramistes jetaient les rebuts de faïence dans La Vézanne. C'est ce qui m'a donné envie, à un moment donné, d'aller faire des fouilles ici, au bord de la rivière. C'était une chasse aux trésors avec mes enfants."

Et c'est là, au fond du ruisseau, qu'elle a fait une découverte qui allait changer sa vie : un morceau d'un vieil encrier créé par Léon Pouplard, un célèbre faïencier de Malicorne.


"J'ai eu une révélation au moment où j'ai trouvé ce morceau de vieille faïence avec ce personnage que je porte maintenant."

 

Crédit photo : Atelier Vézanne.

"C'est le prototype de départ. Et c'est ce personnage qui me suit depuis le début du projet. C'est mon petit personnage fétiche."

Au XIXe siècle, pas moins de sept faïenceries faisaient la fierté de cette bourgade, leurs cheminées crachant jour et nuit la fumée témoignant de leur activité incessante. 


Un pont entre passé et futur

Clélia incarne parfaitement l'esprit de Malicorne : elle honore le passé tout en créant l'avenir. Ses créations uniques sont un témoignage vivant de l'histoire de la faïence, transformée en bijoux contemporains qui racontent chacun un épisode de vie.

Chaque fois qu'elle prend une assiette ancienne dans ses mains, Clélia ne voit pas seulement un objet, elle voit des possibilités infinies.

Elle revoit les mains qui ont façonné cette assiette il y a des décennies, voire des siècles. Elle voit les repas de famille, les célébrations, les moments de joie et de tristesse que cette assiette a pu accompagner. Et elle voit le futur : le sourire d'une femme portant un pendentif unique, l'éclat dans les yeux d'un collectionneur découvrant une broche extraordinaire.

"Collier pour 30 sous" - Collection Privée - Crédit photo : Extra Studio.

 

L'héritage de Malicorne : une histoire de terre et d'eau

Malicorne-sur-Sarthe n'est pas un village comme les autres. Dès que l'on y pose le pied, on sent vibrer l'âme des artisans qui, génération après génération, ont façonné sa renommée. Au XIXe siècle, pas moins de sept faïenceries faisaient la fierté de cette bourgade, leurs cheminées crachant jour et nuit la fumée témoignant de leur activité incessante. Mais pourquoi Malicorne ?

La réponse se trouve dans la nature même de ce lieu béni des dieux de l'artisanat : l'argile, le bois pour les fours et la rivière Sarthe pour le transport des marchandises. C'est grâce à cette conjonction parfaite que Malicorne est devenue la capitale incontestée de la faïence ajourée.

Cette technique unique, où la céramique est délicatement découpée pour ressembler à de la dentelle, est devenue la signature de la ville. Chaque pièce ainsi créée est un témoignage de la patience et du savoir-faire des artisans locaux.

La faïence de Malicorne est particulièrement connue pour sa technique d'ajourage, qui donne aux pièces un aspect délicat. Cette spécificité continue d'attirer les amateurs d'art et les collectionneurs. 

 

Collier "Éclore" fabriqué par Clélia de l'atelier Vézanne. Crédit photo : Extra Studio.

Ancienne faïencière, maintenant dans son atelier de Malicorne, Clélia ne se contente pas de créer des bijoux. Elle tisse des liens entre les époques, elle donne une nouvelle vie à des objets oubliés, elle perpétue un savoir-faire ancestral tout en le propulsant dans le 21ᵉ siècle.

Alors, la prochaine fois que vous passerez par Malicorne-sur-Sarthe, tendez l'oreille. Peut-être entendrez-vous, par-dessus le murmure de la rivière, le tintement délicat des bijoux de Clélia, chantant l'histoire éternelle de la faïence réinventée."

 

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